EPA
EPA / Nancy, le 20 juillet 2012
Déclaration SNU
au CE du 29 Février 2012
« Monsieur le Président du CE,
Dans votre note sur l’EPA, vous précisez :
·
« l’évaluation réalisée au cours de l’entretien ne porte que sur des éléments objectifs
présentant un lien direct et nécessaire avec les fonctions occupées »
·
Plus loin, vous affirmez que: « le responsable hiérarchique doit respecter les mêmes
critères objectivés d’appréciation de l’activité pour tous les agents ».
Pourtant, sur le document support d’entretien pour les non-cadres notamment, P.4, « bilan
del’année écoulée », dans un encadré, vous précisez que les critères à prendre en compte sont :
l’initiative au travail, la participation active aux actions réalisées au sein de l’équipe ou auxprojets
de l’unité, la disponibilité vis-à-vis des usagers, la rigueur dans les rapports avec lespartenaires, etc.
Notre question est la suivante :
« Quels sont les outils, les moyens, les méthodes qui vous
permettront d’objectiver la contribution des salariés aux résultats collectifs, et notamment sur les
critères ci-dessus qui sont pour le moins subjectifs ? »
Pour le SNU Lorraine, le danger est grand d’apprécier ces critères uniquement à travers
une totale subjectivité. Et de glisser rapidement dans un tête à tête où la seule appréciation
comportementale sera l’élément majeur.
Pour rappel : un jugement du 05 septembre 2008 du TGI de Nanterre précisait : « la multiplication de critères
comportementaux détachée de toute effectivité du travail accompli pouvait conduire à une insécurité préjudiciable à la
santé mentale des salariés. »
·
Vous prétendez que l’EPA constitue un moment privilégié d’échange, d’écoute réciproque
et de dialogue entre l’agent et son responsable.
Il nous semble évident que lors de ces entretiens où l’agent se situe forcément en position de
subordination, sans possibilité d’être accompagné, dans un moment où la suite de sa carrière est en
jeu, l’agent soit amené à « se retenir » dans le dialogue
Pour les élus du SNU Lorraine, l’écoute de la part des responsables devrait être
permanente et respectueuse dans tous les moments de la vie professionnelle, tout au long de
l’année et ne doit pas concerner que le seul moment où l’on ausculte les résultats obtenus.
Les conditions de travail actuelles dans l’Etablissement nécessiteraient que les agents puissent
disposer d’un véritable droit d’expression, l’EPA sera tout sauf un lieu d’écoute et de dialogue.
·
Par ailleurs, comment prétendez-vous évaluer les agents sur des éléments présentant un lien
direct et nécessaire avec les fonctions occupées ? alors
que la grille des emplois
et des classifications,
et par conséquent le référentiel des activités n’existent
pas dans notre établissement et n’est toujours pas en place dans
notre CCN ?
Quel-quelle agent-e- a reçu une fiche deposte qui lui permette de savoir
quelles sont les fonctions qu’il-elle doit occuper ? Sur quoi un-e responsable devra t-il-elle
s’appuyer pour faire l’évaluation ? Le référentiel des emplois du statut 2003 ? La CCN et
l’accord annexé ?
POUR ETRE ACTEUR DE SON EVOLUTION, ENCORE FAUT-IL
CONNAITRE LE ROLE QUE L’ON DOIT JOUER !
Comment mesurer de manière objective l’adéquation entre les charges de travail confiées et
les moyens mis à disposition ?
·
Vous déclarez, P 1 de la note qu’il n’existe aucune conséquence mécanique entre
l’appréciation du niveau d’atteinte de contribution aux objectifs et les décisions en matière de
déroulement de carrière. En contradiction d’ailleurs avec le paragraphe suivant sur l’examende
situation des personnes n’ayant pas évolué depuis 3 ans. Belle déclaration de principe, mais nous
sommes convaincus que l’EPA servira pour un tout petit nombre à « booster » leur carrière, mais
pour le plus grand nombre à la voir bloquée.
Pour les élus du SNU Lorraine, l’entretien professionnel annuel ne servira que de
justification à la misère des possibilités de promotion dans l’établissement, les responsables
n’ayant dans ce cas d’autre rôle que de
gérer la pénurie, en jouant sur la subjectivité des
critères flous et non objectivement mesurables et ci-dessus dénoncés.
Les entretiens professionnels annuels risquent surtout de générer de la déception et de la
frustration chez nos collègues qui n’en ont pas besoin au vu de la situation de leurs conditions de
travail.
Ils iront à l’encontre du travail d’équipe, en renforçant l’individualisation et la
concurrence, entre les personnels.
Pour les élus SNU Lorraine, l’EPA doit être détaché de l’entretien de recueil des besoins
de formation, car le risque existe de voir le développement des compétences liés aux résultats
obtenus et àl’appréciation sur la contribution. La formation doit répondre à un besoin de
développement de compétences et non pas être vécue comme une récompense ou une sanction.
Nous ajoutons qu’une demande de DIF ou de CIF ne peut en aucun cas être liée aux résultats.
Enfin nous considérons que l’évaluation dans le contexte proposé devient un enjeu de pouvoir
qui tend à comparer, à classer, à valoriser et/ou à dévaloriser des comportements, à susciter une
compétition permanente.
Par conséquent,
Monsieur le président du CE, Pour toutes les raisons
énoncées, les 6 élus SNU
du CE vous informent qu’ils ne sont
pas favorables à la mise en place de l’Entretien Professionnel
Annuel »
